Jardinage durable Partie 2 – Nuisibles
Pucerons, mildiou, limaces, escargots et fourmis n’ont pas leur pareil pour rendre la vie des jardiniers et jardinières difficile. Des astuces maison, simples et écologiques, vous permettront toutefois de les tenir efficacement à distance, sans recourir à la chimie.
Ce dont vous avez besoin
Limaces
Si vous jardinez, vous savez comme moi que les jeunes pousses que vous venez de planter peuvent être rongées jusqu’à la tige pendant la nuit. Au début du printemps, ce sont souvent les petites loches et limaces qui se régalent des jeunes plants encore tendres. Heureusement, il existe quelques astuces toutes simples pour mettre vos plants hors de portée de la voracité des gastéropodes.
Personnellement, j’ai fait de bonnes expériences avec les anneaux stop-limaces. Il suffit d’en poser un autour de chaque plant et de les enfoncer légèrement dans le sol, où ils resteront jusqu’à ce que vos salades soient suffisamment robustes pour faire face à l’appétit des limaces et des escargots. Vous pouvez aussi protéger toute une plate-bande avec une barrière anti-limaces.
Des copeaux de bois dispersés autour des jeunes plants font l’effet d’une barrière naturelle et sont aussi une mesure efficace. Vous pouvez aussi recourir à des nématodes (petits vers ronds et effilés, de taille microscopique) pour combattre les nuisibles naturellement. Dispersés avec l’eau d’arrosage, ils s’attaquent uniquement aux gastéropodes, qui cessent alors de s’alimenter et dépérissent. Les nématodes se multiplient dans les limaces puis quittent leurs hôtes pour en trouver d’autres. Ils sont entièrement inoffensifs pour les vers de terre, les escargots, les hérissons, les canards et autres animaux domestiques.
On conseille parfois de saupoudrer les limaces de sel. Bien qu’elles ne fassent pas partie des espèces protégées, cette méthode leur fait endurer une mort très lente et douloureuse. N’y recourez surtout pas!
Et si les limaces ne vous dégouttent pas et que vous ne craignez pas d’investir un peu de votre temps, vous pouvez aussi les collecter en fin de journée et les relâcher ailleurs dans la nature.
Pucerons
Les jeunes pousses de rosier se parent souvent – comme par magie – de colonies de pucerons. Ces insectes aspirent la sève de la plante, dont les tiges deviennent collantes et se déforment. La présence de fourmis est souvent le premier signe d’une invasion de pucerons. En effet, elles prennent soin de ces colonies pour récolter les excrétions sucrées des pucerons, le miellat. Les coccinelles, les larves de chrysopes ou les oiseaux qui élèvent leurs petits et les nourrissent de pucerons, font partie des ennemis naturels de ces nuisibles. Si vous ne voulez pas attendre que la nature règle seule le problème que pose leur présence, des méthodes maison existent.
Quelques solutions pour se débarrasser des pucerons
Jet d’eau: Saisissez les jeunes pousses une à une et lavez-les simplement à l’aide d’un jet d’eau d’intensité moyenne.
Nettoyage manuel: Enfilez des gants jetables et retirez les pucerons à la main, puis écrasez-les.
Savon noir: Mélangez 20 à 30 grammes de savon noir dans un litre d’eau. Remplissez un flacon vaporisateur du mélange et traitez la plante uniformément. Répétez le traitement une fois par semaine jusqu’à disparition complète des pucerons.
Infusion d’orties: Pour votre infusion anti-pucerons, faites tremper 1 kg d’orties dans 10 litres d’eau. Laissez infuser 12 à 24 heures, puis utilisez immédiatement le mélange. En effet, il n’agit contre les nuisibles que lorsqu’il est frais. Ne le confondez pas avec le purin d’ortie, qui doit fermenter jusqu’à 2 semaines et qui sert alors d’engrais. Nous vous expliquerons dans la troisième partie de notre série comment préparer ce purin d’ortie.
Larves de coccinelles ou de chrysopes: L’utilisation d’insectes utiles est très efficace sur les plantes infestées. Les larves de coccinelles mangent plus d’une centaine de pucerons par jour. Elles sont placées directement sur les plantes attaquées. Vous trouverez chez Do it + Garden des cartes qui permettent de commander les larves directement chez le producteur.
Fourmis dans les pots de fleurs
Les fourmis s’orientent à l’aide de substances odorantes. Le citron ou l’essence de vinaigre, qui dégagent un parfum naturel intense, couvrent leur trace odoriférante et les désorientent. Pour éloigner les fourmis, effectuez donc une sorte de marquage autour des pots avec de l’essence de vinaigre diluée, qu’il vous suffira de vaporiser aux endroits voulus. Suivant les conditions météorologiques, il faudra répéter l’opération régulièrement. Évitez toutefois cette méthode si vos pots sont posés sur des sols délicats, pour ne pas les endommager.
L’odeur du zeste de citron râpé ou du café en poudre permet également d’éloigner les fourmis, cela vaut en tout cas la peine d’essayer.
Si l’invasion est conséquente, rempotez plutôt vos plantes, nettoyez bien les pots et remplissez-les de terreau frais.
Cochenilles et poux farineux
La lutte contre les cochenilles est souvent une entreprise de longue haleine. En effet, quand vous découvrez les premières feuilles collantes dans vos plantes, elles se sont déjà multipliées et éparpillées. Les cochenilles et les poux farineux sécrètent une substance toxique qui affecte fortement les plantes affaiblies. Commencez par mettre la plante contaminée à l’écart des autres pour éviter que l’infestation ne se propage.
Munissez-vous d’une pincette et collectez les petits nuisibles: cela prend du temps, mais la méthode est efficace. Écrasez-les sur une feuille d’essuie-tout et éliminez le tout avec les ordures ménagères. Sous la carapace des cochenilles femelles se cachent souvent de jeunes insectes qui s’éparpillent et aggravent le problème lorsque vous saisissez la mère. Surveillez donc quotidiennement vos plantes plusieurs semaines après les avoir traitées pour éliminer les cochenilles qui seraient encore présentes.
Vous pouvez également tremper un coton-tige dans de l’alcool et en badigeonner la carapace des insectes. L’alcool dissout leur carapace et les cochenilles meurent.
Vous pouvez aussi vaporiser la plante infestée d’un mélange de 30 ml de savon noir, 30 ml d’alcool à brûler et 2 litres d’eau. Répétez la procédure après quelques jours et contrôlez ensuite régulièrement vos plantes.
Si vous possédez un grand nombre de plantes, par exemple dans un jardin d’hiver, il peut valoir la peine de recourir à des micro-guêpes (p. ex. «Metaphycus flavus»).
Mildiou
Le mildiou n’est pas un insecte nuisible mais un champignon qui compte parmi les maladies de jardin les plus répandues. Il est reconnaissable au dépôt farineux blanc qui se forme sur les plantes. On distingue le vrai mildiou du faux mildiou. Le premier est aussi appelé «champignon de beau temps», car il apparaît souvent en été, quand il fait chaud et que l’air est sec. Les spores blanches du champignon se déposent alors surtout sur la face supérieure des feuilles. Le faux mildiou, en revanche, préfère le temps humide et des températures de 15 à 20 degrés, ce qui lui vaut le qualificatif de «champignon de mauvais temps». On le reconnaît au dépôt grisâtre qu’il laisse sous les feuilles des plantes.
Au stade précoce, le vrai mildiou peut être efficacement combattu avec un mélange d’eau et de lait (1 dl de lait pour 9 dl d’eau). Les bactéries d’acide lactique présentes dans le lait empêchent le champignon de se propager. Les plantes contaminées sont vaporisées avec le mélange et le traitement est répété après une semaine puis après 15 jours. Les plantes contaminées par le faux mildiou doivent être retirées et éliminées avec les ordures ménagères.