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Jardin + Plantes | Carmen

Des néophytes sans problème: passer des vacances à la maison sous les palmiers.

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9. juillet 2024

Les vacances à l'étranger ne sont pas au programme cette année? Que diriez-vous d'une petite palmeraie pour évoquer des sentiments de vacances exotiques au moins à la maison, sur le balcon ou la terrasse? C’est tout à fait possible sans recourir à des néophytes envahissantes ou potentiellement envahissantes et nuisibles à la biodiversité.

Qu’entend-on par plantes néophytes?

Traduit littéralement, le mot «néophyte» signifie «nouvellement planté». Ce terme désigne les plantes qui ont été délibérément ou accidentellement introduites dans notre pays depuis la découverte de l’Amérique en 1492. Environ 90% des néophytes se sont bien intégrées en Suisse, sont considérées comme non problématiques et enrichissent notre flore locale. 

 

Cependant, il y a aussi des néophytes qui se répandent largement, font concurrence aux plantes indigènes et les évincent peu à peu. On différencie les «néophytes envahissantes» des «néophytes potentiellement envahissantes».

Quelle est la différence?

La loi interdit de vendre et de planter des néophytes envahissantes. 

 

En font notamment partie l’ambroisie, la balsamine de l’Himalaya, le solidage, la renouée du Japon et ses sous-variétés, la berce du Caucase, l’élodée, le sumac vinaigrier et le séneçon. Les groupes sauvages de néophytes envahissantes dans la nature doivent être éliminées. Elles ne présentent pas seulement un risque pour la biodiversité, mais peuvent également causer des dommages aux berges, aux cours d’eau ou aux bâtiments, voire, dans certains cas, nuire à la santé des hommes et des animaux. 

 

Les néophytes classées comme potentiellement envahissantes sont autorisées à la vente. Elles peuvent représenter un danger pour la biodiversité si elles se répandent de façon incontrôlée en raison d’une utilisation et d’un emploi non professionnels. C’est pourquoi, elles doivent être signalées par une étiquette de mise en garde. 

 

Font partie des plantes néophytes potentiellement envahissantes: le laurier-cerise, le buddleia, l’ailante glanduleux, les asclépiades, le cornouiller blanc, la vergerette annuelle, le topinambour, le chèvrefeuille persistant, les lupins, la vigne vierge commune, le cactus raquettes, le paulownia, le raisin d’Amérique ou teinturier, le robinier faux-acacia, la symphorine, la ronce d’Arménie et toutes les variétés de mûres qui en sont issues, etc. 

 

Au Tessin, on trouve également le palmier de Chine, ou palmier tessinois, une variété invasive qui s’est déjà étendue de façon incontrôlée. Dans le reste de la Suisse, cette variété n’est considérée que comme potentiellement invasive et peut continuer à y être vendue. Do it + Garden Migros a été le premier détaillant à décider de ne plus proposer dans son assortiment de variétés potentiellement invasives. Début 2020, il a également supprimé de son assortiment national le palmier tessinois, dernière plante potentiellement envahissante.

Quelles sont les alternatives au palmier tessinois si apprécié?

Pour remplacer le palmier tessinois, il existe de nombreux beaux palmiers disponibles pour l’aménagement de jardins exotiques et qui ne posent pas de problème pour la biodiversité. Ma petite palmeraie, par exemple, se compose d’un immense palmier de type Washingtonia qui, avec son stipe décoratif et ses feuilles en éventail, donne une ambiance tropicale à la terrasse. Avec de bons soins, le palmier éventail pousse rapidement et peut même supporter des températures allant jusqu’à -10 degrés pendant une courte période. 

 

Mon dattier (ou palmier) des Canaries (Phoenix canariensis) présente des pousses coriaces et retombantes. Il faut penser à lui laisser suffisamment d’espace, car ses feuilles piquent. 

 

Le palmier nain (Chamaerops humilis) pousse très lentement, mais forme régulièrement de nouvelles feuilles, ce qui lui donne un aspect touffu.

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L’hivernage

Les palmiers résistent malheureusement mal à l’hiver sous nos latitudes. En fonction du lieu, il faudra prendre des mesures de protection légères ou plus importantes afin qu’ils passent bien la saison froide. Actuellement, les articles nécessaires à l’hivernage ne sont pas encore tous disponibles, mais vous les trouverez de nouveau à partir de la fin du mois de septembre dans la boutique en ligne Do it + Garden. Voici quelques points de repère pour les mesures de protection hivernales.

L’hivernage des palmiers en pot

  • Plus les quartiers d’hiver sont chauds, plus les plantes ont besoin de lumière. La température ambiante normale d’un appartement est trop chaude et endommage les palmiers. Des ravageurs apparaissent souvent rapidement, soumettant la plante à un stress supplémentaire. Plus l’emplacement hivernal est froid, plus les plantes supportent l’obscurité. Il faut toutefois éviter les températures inférieures à 5 °C. 

  • Dans les régions dont le climat est doux, une protection hivernale légère à moyenne suffit. Les plantes en pot sont déplacées contre le mur de la maison, de préférence sous un espace extérieur couvert. Le pot est posé sur un support (p. ex. une palette en bois ou du polystyrène) et protégé avec du matériel isolant. Les périodes sans gel, les plantes exotiques ont besoin d’un peu d’eau pour ne pas se dessécher.

L’hivernage des palmiers en pleine terre

  • Le micro-climat régnant dans le jardin est décisif pour le choix de l’emplacement des palmiers exotiques. L’emplacement idéal se trouve à proximité d’un mur de la maison emmagasinant la chaleur, au sud ou sud-ouest de la construction. Les plantes sont ainsi protégées des vents froids du nord et de l’est. 

  • Plus une plante est âgée, mieux elle survit aux températures hivernales. Il ne faudrait pas planter en pleine terre les plantes de moins de 50 cm et âgées de moins de 5 ans. 

  • Lorsqu’on les transplante dans la terre au printemps, les plus grands exemplaires auront le temps de s’enraciner et de devenir plus résistants avant le prochain hiver. 

  • Dans les régions dont le climat est clément, on attachera souplement les feuilles en formant une botte et l’on protégera les racines avec une épaisse couche de paillis, de feuilles ou de paille. 

  • Dans les régions froides et humides, le «cœur» de la plante doit être protégé de l’humidité. On peut le faire avec un sac de jute ou avec une natte en roseau que l’on entoure autour du tronc et des feuilles réunies. On recouvrira le tout d’une housse d’hivernage qui protège de l’humidité tout en étant respirante. La zone des racines sera protégée par un grillage rempli de paille ou de feuilles. N’employer du film à bulles qu’avec parcimonie, car il favorise la formation de moisissure et la pourriture des racines. 

  • Si l’on vit en altitude, dans une région froide et abondamment enneigée, il faut adopter une protection d’hiver très importante ou des quartiers d’hiver à l’abri du gel. Les grilles de compost remplies de paille et de feuilles sont très appréciées pour protéger la zone des racines. Tout le palmier sera entouré de plusieurs couches de non-tissé et recouvert d’une housse d’hivernage. 

 

Pieds nus dans le sol en gravier de ma nouvelle palmeraie, je reste fascinée en regardant les palmes délicatement caressées par une douce brise estivale. Le sable sous les pieds, je me l’imagine … 

 

Cette année je ne partirai pas en vacances en voiture, je m’assiérai simplement dans mon fauteuil de jardin avec mon nouveau livre, une boisson fraîche posée sur la table d’appoint et je profiterai ainsi de la dolce vita.

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